L'organisation de consommateurs Test Achats communique presque systématiquement de manière négative sur les compléments alimentaires. Au début de l'année 2020, nous avons eu un échange de vues approfondi avec eux. Cet article, très négatif, qui contient de nombreuses contrevérités, montre qu'il est nécessaire de poursuivre nos efforts. Vous trouverez ici la réaction de be-sup.

Dans la revue de presse, vous pouvez lire l'article de Test Santé en cliquant ici. Vous trouverez ci-dessous la réaction de be-sup.

Mythes 1 et 2:  Il faut prendre des suppléments pour rester en bonne santé et il est difficile d’éviter les carences en vitamines et minéraux

Position Test Santé : Faux !

  • Position be-sup : Il faut nuancer !

 

La position de be-sup à cet égard est très claire : une alimentation saine et équilibrée est la première source pour absorber suffisamment de vitamines et de minéraux et nous recommandons aux consommateurs de suivre les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé. Les recommandations diététiques du Conseil Supérieur de la Santé peuvent être consultées ici.

D’après cette étude, c’est précisément là que le bât blesse : seulement 12 % des Belges consomment la portion recommandée de 5 portions de fruits et légumes par jour et c’est ainsi que l’on augmente le risque de carences.

La situation ne s’est donc pas améliorée depuis la dernière enquête de consommation de 2016. À l’époque, une étude détaillée évaluait également les carences dans la population belge.

Vous trouverez quelques-uns de ces chiffres dans le tableau ci-dessous. Inquiétant !

Ces chiffres montrent clairement qu'il n'est apparemment pas si facile d'éviter les carences pour les consommateurs.

 

 

Position be-sup : Une alimentation saine et équilibrée est la première source de vitamines et de minéraux. Il ne s’agit nullement d’opposer une alimentation saine à l’utilisation de compléments alimentaires, qui ont pour vocation de la compléter. Be-sup promeut une alimentation saine, un mode de vie sain ET conseille d’éviter les carences et d’y pallier par des compléments alimentaires.

 

Mythe 3 :  Les compléments alimentaires boostent l’immunité pendant l’hiver

Position Test Achats : Faux !

  • Apparemment, Test Achats n'est pas d'accord avec les avis de l'EFSA sur le rôle des vitamines et des minéraux pour soutenir l’immunité ?
  • Position be-sup : « Les vitamines et les minéraux contribuent-ils à renforcer votre immunité ? La réponse est claire : oui ! »

Les vitamines et minéraux suivants ont été soumis à un examen approfondi de l’EFSA avant d’être reconnus pour leur fonction de soutien de l’immunité. (Cliquez sur la vitamine/le minéral pour découvrir l’opinion de l’EFSA concernant l’immunité)[1] :

Folate (vitamine B9 ou B11)

« L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en acide folique par l’alimentation et un fonctionnement normal du système immunitaire. »

Fer

« Précédemment, l’’EFSA a évalué, avec un résultat favorable, une allégation concernant le fer et sa contribution au fonctionnement normal du système immunitaire dans la population générale. Le fer joue un rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. Le panel estime que le rôle du fer dans le fonctionnement du système immunitaire s’applique à tous les âges, y compris aux nourrissons et aux jeunes enfants jusqu’à l’âge de 3 ans. Le panel conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en fer par l’alimentation et la contribution au fonctionnement normal du système immunitaire. »

 

Cuivre

« L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en cuivre par l’alimentation et le fonctionnement normal du système immunitaire. »

 

Sélénium

« Le sélénium semble jouer un rôle dans l’immunité cellulaire. Une supplémentation humaine en sélénium était capable de stimuler la prolifération de lymphocytes T activés du système immunitaire. (...) L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en sélénium par l’alimentation et le fonctionnement normal du système immunitaire. »

Vitamine A

« Il a été établi que l’administration de compléments de vitamine A améliore le titrage d’anticorps antirougeoleux, aide à préserver la muqueuse intestinale, réduit l’incidence d’infections respiratoires ainsi que la mortalité qui va de pair avec la diarrhée et la rougeole, mais pas pour la pneumonie. (...) L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en vitamine A par l’alimentation et un fonctionnement normal du système immunitaire. »

Vitamine B12

« L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en vitamine B12 par l’alimentation et le fonctionnement normal du système immunitaire. »

Vitamine B6

« L’importance d’un statut adéquat en vitamine B6 pour une bonne fonction immunitaire chez les animaux, en particulier l’immunité cellulaire et, dans une moindre mesure, l’immunité humorale, est démontrée depuis les années 50. (...) L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en vitamine B6 par l’alimentation et le fonctionnement normal du système immunitaire. »

Vitamine C

« Un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en vitamine C par l’alimentation et la contribution au fonctionnement normal du système immunitaire. »

Vitamine D

« Précédemment, l’’EFSA a évalué, avec des résultats favorables, des allégations concernant la vitamine D et sa contribution au fonctionnement normal du système immunitaire. Les populations cibles étaient la population générale et des enfants âgés de 3 à 18 ans. L’EFSA estimait que la vitamine D joue un rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. L’EFSA estime que le rôle de la vitamine D dans le fonctionnement du système immunitaire s’applique à tous les âges, y compris aux nourrissons et aux jeunes enfants (de la naissance jusqu’à l’âge de trois ans). L’EFSA conclut qu’un lien de cause à effet a été établi entre l’apport en vitamine D par l’alimentation et la contribution au fonctionnement normal du système immunitaire. »

Zinc

« Une carence en zinc augmente la sensibilité des individus aux infections, tandis qu’une supplémentation en zinc chez l’être humain présente des avantages démontrés par des réactions immunitaires contre des infections bactériennes et virales. »

 

Position de be-sup : L'EFSA a reconnu que les vitamines et les minéraux mentionnés ci-dessus contribuent à améliorer l'immunité. Sur cette base, la Commission européenne a décidé d'autoriser ces allégations de santé sur tout le territoire européen.  Nous ne voyons pas comment cela peut encore être remis en question.

 

 

Mythe 4 : Consommer trop de vitamines et minéraux est sans danger pour la santé

  • Position Test Achats : Faux !

 

  • Le point de vue de be-sup : le risque qu'une personne prenne trop de vitamines et de minéraux lorsqu'elle prend un complément alimentaire légalement notifié et correctement dosé est extrêmement faible, comme le montrent diverses études.

Les compléments alimentaires qui sont légalement sur le marché en Belgique sont toujours dosés de manière sûre. Les consommateurs peuvent reconnaître ces produits grâce au numéro de notification, un numéro commençant par NUT/, PL/ ou AS/, visible sur l'emballage ou sur le site web officiel du ministère de la santé. L'emballage indique toujours clairement la dose quotidienne normale. Même une dose temporairement plus élevée (sur les conseils du médecin) ne provoquera de problèmes que dans des cas extrêmement rares.

Il n'existe aucune étude connue montrant une surdose dangereuse due à l'utilisation de compléments alimentaires.

Les niveaux maximaux autorisés de vitamines et de minéraux sont SÛRS :

- Les rapports du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) et de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) déclarent que les niveaux et apports autorisés sont sûrs pour une utilisation prolongée.

- Les niveaux autorisés tiennent déjà compte de l'apport en vitamines et minéraux provenant de l'alimentation et des compléments (voir le rapport du CSS).

- La « dose journalière recommandée » est toujours clairement indiquée sur l'emballage sous la rubrique « Mode d'emploi ». Nous pouvons supposer que les consommateurs comprennent et respectent cette mention (tout comme ils le font pour les médicaments OTC en vente libre).

- En fait, les niveaux autorisés sont toujours inférieurs aux niveaux sûrs, de sorte qu'un dépassement involontaire ou temporaire « raisonnable » de la dose journalière recommandée pour le complément (telle qu'indiquée sur l'emballage) n'est ni toxique ni dangereux. Il n'y a donc pas de danger aigu associé à l'absorption temporaire d'une dose plus élevée - dans les limites normales, bien entendu.

- Une étude allemande détaillée sur le risque de surdose a montré que la consommation de compléments alimentaires n'était pas associée à un risque de surdose (Willers et al, 2014).[2]

- Le risque d'un apport excessif en vitamines A, D, E et K a été évalué par Moyersoen et al (2017) et a été classé comme inexistant (vit. E et K) ou très faible (vit. A et D). Dans cette étude, il a été constaté, après un examen plus approfondi, que les apports élevés en vitamine D provenant de compléments alimentaires provenaient en fait de prescriptions de médicaments fortement dosés en vitamine D.[3]

- Nous tenons également à souligner que chaque complément alimentaire figurant sur l'étiquette contient une mention obligatoire mettant en garde contre le dépassement de la dose journalière recommandée (RD 12/2/2009 art. 4).

Mythe 5 : Les vitamines et minéraux issus de suppléments valent ceux provenant de l’alimentation.

Position Test Achats : Faux !

Le point de vue de be-sup : comme déjà stipulé dans nos remarques sur le mythe n° 3, une alimentation saine et équilibrée est la première source de vitamines et de minéraux en quantité suffisante. En cas de carences, un complément alimentaire peut s’avérer un choix judicieux et sûr.  Il ne s’agit nullement d’opposer une alimentation saine à l’utilisation de compléments alimentaires, qui ont pour vocation de la compléter. Be-sup promeut une alimentation saine, un mode de vie sain ET conseille d’éviter des carences et d’y pallier par des compléments alimentaires. Nous demandons à une organisation de consommateurs de ne pas effrayer le consommateur quant à l'utilité des compléments alimentaires.

Les commentaires concernant l' « apport excessif » d'acide folique peuvent susciter une crainte totalement injustifiée d'utiliser des produits contenant de l'acide folique.  En effet, les doses maximales autorisées dans les compléments alimentaires tiennent compte de la « conversion » du folate dans l'organisme.  Une utilisation normale de compléments alimentaires ne peut donc pas entraîner de « surdose ».  En outre, la grande majorité des compléments alimentaires contenant de l'acide folique contient aujourd'hui des formes méthylées de folate (5-MTHF comme le Métafolin ou le Quatrefolic), pour lesquelles il n'y a pas de problème de « conversion » car la conversion a déjà eu lieu.  

Be-sup regrette donc profondément que l'association des consommateurs Test Achats alimente les soupçons autour de l'utilisation de compléments alimentaires contenant de l'acide folique.  Ces compléments sont en effet essentiels pour la santé des femmes enceintes et des femmes désireuses d'avoir des enfants.  Surtout, n'effrayons pas ces personnes si elles prennent de l'acide folique comme supplément.

 

 

[1] Il va de soi que l’effet sur les maladies ne peut pas être mentionné dans les publicités pour - ou sur l'emballage - des produits commerciaux.

  • [2] Willers et al, “Vitamin Intake from Food Supplements in a German Cohort – Is there a Risk of Excessive intake?” Int. J. Vitam. Nutr. Res. 84 (3-4), 2014.

 

  • [3] Moyersoen I et al (2017) “Intake of Fat-Soluble Vitamins in the Belgian Population: Adequacy and Contribution of Foods, Fortified Foods and Supplements” Nutrients 2017, 9, 860.