Doc S15/02/20

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Notre conclusion

FAUX

Il n’existe aucune étude le démontrant.  Les compléments alimentaires contenant des ingrédients dopants non autorisés et ajoutés frauduleusement sont extrêmement rares.  Les compléments alimentaires disponibles via le circuit normal sont sûrs et sains.

 

La présence de composants issus des listes de produits dopants interdits dans les compléments alimentaires est parfois citée comme l’une des raisons pour lesquelles les athlètes sont testés positifs.  L’on prétend alors que des études ont démontré qu’un grand pourcentage de compléments alimentaires renferment de telles substances non autorisées.  Évidemment, c’est une excuse facile mais il n’existe aucune base scientifique le démontrant.

Ces raisonnements font généralement référence à trois études : 2 études assez récentes (2019 et 2015) et une étude beaucoup plus ancienne (2004).  Il s’agit chaque fois d’analyses de produits suspects, qui attiraient l’attention en faisant la promotion de la ‘régulation hormonale’, du ‘renforcement musculaire’, de la ‘perte de poids’, de la ‘combustion des graisses’, ou de ‘niveaux d’énergie accrus’.  À chaque fois, seuls de très faibles pourcentages de contaminations réelles (intentionnelles) ont été observés dans les analyses.

Pour le consommateur, il n’est pas difficile d’éviter ces produits ‘suspects’. C’est plutôt l’inverse : de tels produits sont difficiles à trouver. En règle générale, il s’agit de produits disponibles uniquement sur des boutiques en ligne suspectes. Ils sont presque toujours proposés et livrés depuis une région extérieure à l’UE. 

La législation et les règles relatives aux compléments alimentaires et aux allégations que vous pouvez formuler à leur sujet ont été renforcées depuis de nombreuses années et sont appliquées rigoureusement par les fabricants européens.  Les produits disponibles normalement et qui contiennent des allégations de santé ‘normales’ (approuvées par l’UE) sont sûrs et bien formulés.

En détail :

  1. L’étude norvégienne de 2019.

Cette étude a analysé 93 produits ‘suspects’, provenant essentiellement de pays non européens et disponibles sur des boutiques en ligne.  Le choix de ces produits ‘suspects’ reposait sur les mentions figurant sur les emballages et sur les conseils reçus.

Résultat : 8 des 93 produits ‘suspects’ analysés contenaient des substances interdites.  L’étiquette de tous ces produits mentionnait clairement la présence de ces ‘substances dopantes’.  Il n’est donc pas question de tromperie ou de contamination.  Ces produits contiennent des substances qui ne sont (peut-être) pas autorisées en Europe ou en Norvège, qui sont probablement commercialisés légalement dans les pays d’origine, mais qui ont échappé aux contrôles des autorités locales.  Il est donc normal que, dans ce test de ‘produits suspects’, le pourcentage de produits qui renferment des substances dopantes non autorisées soit très élevé.  Toutefois, ce pourcentage ne s’applique évidemment pas à ‘tous les compléments alimentaires disponibles sur le marché’.

  1. L’étude néerlandaise de 2015(2)

Cette étude a testé 66 compléments ‘à haut risque’ pour sportifs. Uniquement des produits qui étaient extrêmement suspects de par leur origine ou de par la mauvaise réputation de la marque ou du fabricant, ou pour d’autres raisons. 

Résultat : pour 63 des produits suspects (95 %), il a été décidé qu’il était très improbable que des substances interdites y aient été ajoutées intentionnellement.  3 produits contenaient une substance interdite à des concentrations élevées.  Dans ce cas, il s’agit clairement de pratiques trompeuses.

  1. L’étude allemande de 2004(3)

En 2000-2001, cette étude a analysé au total 634 compléments alimentaires sur la présence de prohormones.  46 % de ces produits ont été fabriqués par des entreprises qui fabriquent également des prohormones.

Résultat : 15 % des produits suspects contiennent des prohormones non autorisées et ce toujours à des concentrations extrêmement faibles.  Les scientifiques supposent qu’il ne s’agit pas ici systématiquement d’ajouts intentionnels en vue d’améliorer les prétendus effets d’amélioration des performances mais qu’il est plutôt question de contamination croisée suite à un nettoyage insuffisant pendant la production.  Les effets physiologiques ou indésirables de ces produits ont d’ailleurs été considérés comme minimes.

(1) “Doping Substances in dietary supplements” (2019) Helle C., Sommer A.K., Syversen P.V. en Lauritzen F., Tidsskrift for Den norske legeforening.  DOI:10.4045/tidsskr.18.0502

(2)” Upper limit of the doping risk linked to sports supplements”, Anti-Doping Authority Netherlands, 20 November 2015

(3) “Analysis of Non-Hormonal Nutritional Supplements for Anabolic-Androgenic Steroids – Results of and International Study” (2004) Geyer H., Parr M.K., Mareck U., Reinhart U., Schrader Y.,